CLAP SUR
Du mois de Janvier au mois de Mai, nous vous invitons au voyage !
Singuliers, improvisés, spirituels ou rêvés, avec une seule promesse, celle de l’évasion filmée. Un rendez-vous à ne pas manquer chaque dernier mardi du mois. Préparez donc vos valises, destination : ITINÉRANCE.
L’itinérance, c’est quoi ? Un mot-valise en quelque sorte, un polymorphe aussi, car c’est un mot qui peut tout et rien dire… Et pourtant il suffit de le décortiquer pour obtenir deux notions antonymes : errance et Itinéraire. Là où itinéraire est borné et suivi, errance est plus floue et n’a que vocation à être.
Aussi complexe soit-il, voici un des sujets les plus traités par le cinéma depuis ses débuts. Varda, Wenders, Marker, Coen, Van Sant, Jarmusch, Salle, Anderson… Autant de cinéastes, que de films et d’interprétations. Via cette thématique, nous explorerons ces visions de l'itinérance dans un voyage au confins des images, des mondes et des regards. Accrochez vos ceintures...
DEAD MAN de Jim Jarmusch
En Amérique, dans la deuxième moitié du XIXe siècle, William Blake accepte un emploi de comptable dans une ville minière de l'Ouest. Arrivé sur place, rien ne fonctionne comme prévu. Le pays et ses habitants contrastent singulièrement avec la civilisation urbaine qu'il a connue et William devient un tueur malgré lui, poursuivi par un trio de chasseurs de primes.
LE MOT DU RIALTO
NEO-WESTERN
Sorti en 1995, DEAD MAN de Jim Jarmusch réécrit l'histoire américaine dans une allégorie de l’Odyssée d'Homère. Un amer portrait stylisé d’un Américain de l’Est à la dérive dans le far west, méprisé par les studios pour ses aspects libres et politiques, loin des superproductions. Le film se verra offrir une petite sortie pour l’oubli… Mais il n’en est rien, puisque le film se verra sauver par le public et les critiques qui lui accordent un accueil plus que chaleureux.
Basant les dialogues sur la poésie de William Blake et mettant en scènes les plus grandes tête d’affiche de l’époque (Johnny Depp, Iggy Pop, et l'inimitable Robert Mitchum), DEAD MAN fascine par sa radicalité et par sa mise en scène horizontale, nous invitant à regarder la vie telle qu’elle est et à se tenir éloigné de la verticalité moderne imposé par l’ambition de la réussite.
A LA DERIVE
Un film qui est un peu la somme de toutes les errances et le manuel de l’itinérance ultime. On ne suit pas uniquement la perte de code William Blake, mais bel et bien du monde qui l’entoure et de ceux qui le peuple : Un indien marginal, des tueurs à gages hors moral, les peuples migrants...
DEAD MAN, c’est un récit boomerang, où l’on arrive pimpant à la gare, valise en main, chemise encore blanche, prêt à intégrer la société et ses mondanités et où l’on repart finalement en tant qu’humain. A la rencontre de l’inconnu, vers une déambulation introspective pour un film épuré, fort de sens et de contraste.
Séance unique Mardi 27 mai à 20 h, et présentée par Juliette du Rialto et Marc Chaix, conférencier cinéma.